Un week-end à rebondissements qui ne permet certainement pas de s’attendre à un arrêt rapide de la guerre de la Russie en Ukraine, ni même à l’installation durable d’un cessez-le-feu. Avec un animal politique aussi torve que Vladimir Poutine, ce serait aller trop vite en besogne.
Mais il s’est tout de même joué depuis samedi une valse à trois temps diplomatiques qui laisse espérer que les lignes puissent enfin bouger, alors que la situation sur le terrain militaire grosso modo n’évolue pas. Premier temps : les dirigeants européens engagés dans la «coalition des volontaires» (Macron, Merz, Tusk et Starmer), menacent la Russie de sanctions supplémentaires si un cessez-le-feu «sans condition» n’entre pas en vigueur ce lundi.
Ballet diplomatique
Le maître du Kremlin, pas du genre à céder devant un tel ultimatum, répond en proposant d’ouvrir ce jeudi à Istanbul des «négociations», mais sans trêve préalable. Une manière une fois de plus pour Vladimir Poutine de gagner du temps, en tentant de renvoyer la responsabilité de l’impasse diplomatique à son adversaire. La surprise est arrivée dimanche en fin de journée quand Volodymyr Zelensky a déclaré «attendre» son homologue russe jeudi en Turquie. Coup de bluff ou vraie proposition ? Il est en tout cas peu probable que Vladimir Poutine se rende lui-même en Turquie…
Reste une question, car un quatrième acteur plane sur ce ballet diplomatique, Donald Trump. Avec quelle influence ? La fin de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, parmi tous ses dossiers brûlants auxquels il a lui-même mis le feu, est sans doute celui qu’il souhaite conclure à tout prix. A tout prix au sens propre tant le soutien militaire à Kyiv coûte selon lui trop cher aux Etats-Unis. Une autre manière de poser la question est de savoir si les Européens présents au côté de Volodymyr Zelensky dans la capitale ukrainienne samedi se réjouissent autant que la Maison Blanche du coup de poker du président ukrainien… Ils refusent en tout cas de cautionner ce possible sommet si les bombardements russes ne s’arrêtent pas avant.