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TRIBUNE

Elections américaines : avec Kamala Harris, les démocrates peuvent-ils renouer avec la gauche ?

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La candidate à la présidence des Etats-Unis doit préciser son projet politique lors de son discours de ce jeudi soir. Osera-t-elle opérer un tournant plus à gauche ? Elle devra pour cela résister aux sirènes du centrisme, que le parti a suivi depuis la convention de Chicago de 1968, explique l’historienne Sylvie Laurent.
Des délégués manifestent contre la guerre du Vietnam lors de la convention démocrate du 28 août 1968, à Chicago (Illinois). (Bettmann/Getty Images)
publié le 21 août 2024 à 20h04

Kamala Harris clôture ce jeudi soir la convention démocrate en se présentant à son parti et au pays. Nominée sans primaires, elle est encore un mystère politique. Quelle ligne politique va-t-elle afficher ? Sommée par le parti de rester sur la ligne centriste, elle pourrait marquer une inflexion à gauche. En écartant le colistier centriste Josh Shapiro, qui devait lui assurer le vote des «petits blancs» de Pennsylvanie pour un progressiste du Minnesota, Kamala Harris a déjà affirmé sa souveraineté, et a présenté un début de choix. Son candidat pour la vice-présidence, Tim Walz, a en effet décrit sa ligne par ces mots : il faut «cesser de s’excuser d’être de gauche», car «ce que les uns décrient comme du “socialisme” n’est que ce que les autres nomment du “bon voisinage”».

Pour comprendre ce qui est en jeu, il faut se souvenir du traumatisme laissé par la convention démocrate de 1968, à Chicago déjà, dont les échos avec aujourd’hui sont nombreux :