Kamala Harris clôture ce jeudi soir la convention démocrate en se présentant à son parti et au pays. Nominée sans primaires, elle est encore un mystère politique. Quelle ligne politique va-t-elle afficher ? Sommée par le parti de rester sur la ligne centriste, elle pourrait marquer une inflexion à gauche. En écartant le colistier centriste Josh Shapiro, qui devait lui assurer le vote des «petits blancs» de Pennsylvanie pour un progressiste du Minnesota, Kamala Harris a déjà affirmé sa souveraineté, et a présenté un début de choix. Son candidat pour la vice-présidence, Tim Walz, a en effet décrit sa ligne par ces mots : il faut «cesser de s’excuser d’être de gauche», car «ce que les uns décrient comme du “socialisme” n’est que ce que les autres nomment du “bon voisinage”».
Pour comprendre ce qui est en jeu, il faut se souvenir du traumatisme laissé par la convention démocrate de 1968, à Chicago déjà, dont les échos avec aujourd’hui sont nombreux :