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Interview

Elias Sanbar : «L’annonce de la reconnaissance de la Palestine par la France n’est pas un symbole mais un défi»

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Pour l’ancien ambassadeur palestinien auprès de l’Unesco, le geste d’Emmanuel Macron renoue avec le courage et l’audace de la tradition diplomatique gaullienne.
Emmanuel Macron avec Mahmoud Abbas, chef de l'autorité palestinienne, lors de sa visite à la résidence présidentielle à Ramallah, le 24 octobre 2024. (Messyasz Nicolas/ABACA)
publié le 26 juillet 2025 à 6h34

L’historien palestinien Elias Sanbar voit dans la future reconnaissance par la France d’un Etat palestinien à l’ONU la réalisation d’un souhait qu’il avait formulé dans son dernier essai (la Dernière Guerre ? 7 octobre 2023 - 2 avril 2024, Gallimard), et une façon d’inverser le sens de l’histoire par un geste inédit.

Comment vivez-vous cette annonce pour laquelle vous avez tant lutté ?

Je suis ému et satisfait comme après une longue attente, une pause dans le cours d’un véritable cauchemar face à l’épuration ethnique en cours à Gaza et à l’annexion rampante de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie. Cela fait longtemps que je pense et écris que c’est la voie à suivre, qu’il faut «mettre la charrue avant les bœufs», inverser une sorte d’ordre immuable des choses dans le processus vers une paix.

C’est-à-dire ?

Depuis trente-quatre ans et la conférence de Madrid, la règle imposée par les Etats-Unis était qu’il fallait d’abord négocier la paix avant de passer à la question de la reconnaissance. Cette condition a laissé tout le temps à la c