Menu
Libération
TRIBUNE

Embrasser toutes les luttes ou affirmer sa singularité ? La radicalité du mouvement LGBT en question, par Geoffroy de Lagasnerie

Article réservé aux abonnés
Pour le philosophe, si elle «doit être aux côtés» des luttes contre le racisme ou le capitalisme, la Marche des fiertés doit aussi formuler des revendications fidèles à «la portée subversive de l’homosexualité».
Lors de la Marche des fiertés, à Paris, le 28 juin 2025. (Laura Stevens /Modds pour Libération)
par Geoffroy de Lagasnerie, sociologue et philosophe
publié le 5 juillet 2025 à 8h28

L’affiche de la Marche des fiertés 2025 a suscité un ensemble de réactions venues de toutes parts. S’il ne saurait être question de critiquer son intention de donner une visibilité aux identités de genre et de sexualité dans leur diversité, elle invite néanmoins à réfléchir sur un impensé qui gouverne la construction actuelle du mouvement LGBTQIA +. Et de soulever un problème stratégique essentiel pour tout mouvement minoritaire : celui de la radicalité et des conditions d’accès à la radicalité.

Depuis plusieurs années, la question de la radicalité a de plus en plus souvent été associée dans le mouvement LGBT à la recherche de la montée en généralité - ou, selon un autre vocabulaire, de l’inclusivité et de l’intersectionnalité : cette conception (que l’on observe dans nombre d’autres combats) conduit à penser qu’une lutte gagne en radicalité si elle monte en généralité, c’est-à-dire si elle intègre en elle le maximum d’identités et de questionneme