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Etude

En France, des Premiers ministres de plus en plus perméables aux idées d’extrême droite

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Défense de l’identité nationale, exaltation de l’autorité, rejet de l’immigration… Les thèmes associés à l’extrême droite connaissent une «progression continue» dans les discours gouvernementaux, selon une étude publiée dans la «Revue française de science politique».

Michel Debré, le premier Premier ministre de la Ve République, à l'Assemblée nationale en 1959 ; puis François Fillon, en 2007 et Gabriel Attal, le 16 janvier 2024. (Dalmas. Sébastien Calvet. Albert Facelly/SIPA. Libération)
ParSimon Blin
Reporter
Publié le 28/10/2025 à 5h46

Une longue et progressive diffusion des idées d’extrême droite dans les discours gouvernementaux. C’est le résultat d’une étude menée par Tristan Boursier, docteur à Sciences-Po Paris et à l’université de Montréal, et Antoine Lemor, chercheur à l’université de Sherbrooke (Canada). Dans une recherche, dont ils détaillent les résultats ce mois-ci dans la très sérieuse Revue française de science politique, les deux politologues ont analysé la présence des thèmes et des obsessions de l’extrême droite dans les déclarations de politique générale des Premiers ministres depuis les débuts de la Ve République. Ces textes «ont été le reflet des préoccupations politiques et sociales de leur époque, offrant un aperçu précieux, car récurrent et formel, de l’évolution des idées politiques au sein de la sphère gouvernementale», justifient les deux auteurs. L’étude met en évidence la «progression continue et transpartisane» de certaines idées associées à l’extrême droite chez des Premiers ministres de droite ou centristes, «souvent perçus comme plus modérés» et aux «discours se voulant consensuels».

Pour arriver à cette conclusion, les deux chercheurs ont donc décortiqué l’ensemble des dé