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Analyse

«Enfantisme» : sur l’éducation, la citoyenneté ou les violences sexuelles et physiques, les enfants en quête de droits

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Sur le modèle du féminisme ou de l’antiracisme, le mouvement naissant veut lutter contre les discriminations faites aux plus jeunes. Un concept qui, s’il ne fait pas l’unanimité parmi les spécialistes, interpelle sur le traitement des mineurs en France.
Au conseil des élèves de l’école Pierre et Marie Curie, à Toulouse en 2019. Les «enfantistes» craignent un «backlash» réactionnaire, similaire à celui dénoncé par les milieux féministes après #MeToo. (Arno Brignon/Signatures)
publié le 12 février 2024 à 18h20

Vous vous sentez la fibre féministe ou animaliste ? Demain, vous serez peut-être enfantiste. Le 18 novembre, tee-shirts rouges floqués et tous âges confondus, ils étaient plusieurs centaines – dont la psychothérapeute Isabelle Filliozat, figure de l’éducation positive, ou l’activiste contre l’inceste Arnaud Gallais – à se rassembler dans toute la France pour dénoncer les violences faites aux enfants. A l’initiative de la manifestation, le Collectif enfantiste, qui multiplie depuis sa création en 2022 les die-in, collages ou pétition pour sensibiliser le public à «l’adultisme», ce «système d’oppression» pesant sur les enfants, lit-on sur le site. Avec un bon millier d’adhérents et plus de 13 000 followers sur Instagram, le mouvement encore balbutiant espère remuer l’opinion, et derrière, un exécutif qui promettait en 2022 que «la protection de l’enfance sera[it] au cœur des cinq ans qui viennent». Las, fin janvier, le Premier ministre, Gabriel Attal, a préféré à la création d’un ministère dédié celle d’un ministère délégué, rattaché au portefeuille déjà bien lourd