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Le 8 mars, dans son manifeste contre-féministe intitulé Vive les hommes, et publié dans le Figaro magazine, l’écrivain Frédéric Beigbeder se voit modestement incarner une révolution, celle de la «première génération de pères qui s’occupent de leurs enfants». «La principale différence entre mon grand-père et moi, philosophe-t-il avec lui-même, c‘est que lui revenait chercher son fils à l’école un an après l’y avoir emmené. Moi, c’est à 16h15 tous les jours.» Et de conclure à un bouleversement existentiel et genré : «C’est une révolution qui a le mérite de nous faire perdre notre suffisance. Etre un homme capable d’en éduquer un autre est la plus belle leçon d’humilité.»
Cette révolution n’a pas eu lieu. Une étude de grande ampleur (1), fondée sur le suivi de plus 18 000 enfants sous l’égide de l’Institut national de la démographie (Ined), le confirme. Elle est publiée dans le livre Enfanter (la Découverte), recueil de contributions sur la natalité, récemment publié sous la direction de l’économi