Lorsque je suis revenu aux Etats-Unis après un voyage en Europe en cette fin janvier 2025, un grand panneau avant le contrôle de l’immigration à l’aéroport indiquait : «Hors service : nos ingénieurs y travaillent.» Cela semble être une description assez fidèle du pays dans son ensemble en ce moment. Il n’était pas difficile de prédire qu’un autocrate en devenir serait bien plus dangereux en accédant au pouvoir une seconde fois : les populistes d’extrême droite européens comme Viktor Orbán et Jaroslaw Kaczynski n’avaient pas causé énormément de dégâts lors de leur premier mandat ; mais lors du second, ils étaient prêts à capturer la bureaucratie de l’Etat et les tribunaux. Il en va de même pour Trump.
Ce qui a cependant été différent, et un véritable choc pour même les observateurs les plus cyniques, c’est la stratégie de l’administration entrante consistant à maximiser le chaos et à saboter le gouvernement lui-même, de manière manifestement illégale. Même si les tribunaux parviennent à repousser ces actions, le chaos trumpiste ouvre d’innombrables possibilités de corruption et de cruauté de la part des bureaucrates, et aussi contre eux-mêmes, des dizaines de fonctionnaires ayant déjà été renvoyés ou du moins intimidés.
Il était raisonnablement attendu que Donald Trump suive le modèle lancé par Viktor Orbán et d’autre