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Bonjour vieillesse (4/4)

Erri De Luca: «En vieillissant, j’ai appris à faire alliance avec mon corps»

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A la manière de Cicéron, le romancier Erri De Luca propose par l’exercice de la marche, de l’escalade et de la lecture, de refuser la décadence physique et mentale liée à la vieillesse tout en acceptant l’œuvre du temps sur son corps.
Erri De Luca, à Paris, en septembre 2020. (Edouard Caupeil /Libération)
par Erri De Luca, Ecrivain et traducteur
publié le 11 août 2022 à 16h06

Bonjour vieillesse (4/4) Nous vivons dans une société vieillissante. Ça veut dire quoi «être vieux»? Pourquoi un tel tabou autour d’un phénomène inévitable et universel? Pour que la vieillesse ne soit pas seulement abordée par le prisme du déclin, et de la tristesse, Libé donne carte blanche à Laure Adler, Boris Cyrulnik, Rose-Marie Lagrave et Erri De Luca pour qu’ils racontent ce que vieillir fait plus que ce qu’il défait.

Un an avant d’être assassiné, Cicéron écrit à 63 ans le De senectute (De la vieillesse). Un texte en forme de dialogues avec pour personnage principal le Censeur Caton qui vivait un siècle plus tôt. Il s’agit d’une réfutation de la décadence physique et mentale, mais en évitant de Naturae repugnare, de s’opposer à la nature. J’ai lu les dialogues à l’occasion de mon 70e anniversaire qui certifiait officiellement mon âge avancé et comportait une adaptation que je