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TRIBUNE

Etats-Unis : Trump, sa Bible et le «grand remplacement»

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Élections américaines de 2024dossier
Alors que le décompte des bulletins arrive presque à son terme, le politologue Denis Lacorne, spécialiste des Etats-Unis, souligne que le succès du milliardaire ne tient pas au seul vote des évangéliques. Le président élu a su construire une coalition multiethnique de blancs, d’Hispaniques et d’Asiatiques qui rivalise avec la vieille coalition pluriethnique du Parti démocrate.
Des militants pro-Trump pendant la campagne présidentielle aux Etats-Unis, à Reading en Pennsylvanie, le 4 novembre 2024. (Brian Snyder/REUTERS)
par Denis Lacorne, politologue spécialiste des Etats-Unis, directeur de recherche émérite au Centre de recherches internationales (CERI, Sciences Po)
publié le 22 novembre 2024 à 11h07

Avant même d’énoncer son discours de victoire, la nuit du 6 novembre 2024, Donald Trump est introduit par Dana White, le fondateur à Las Vegas de l’UFC (Ultimate Fighting Championship), le championnat américain des arts martiaux mixtes. «Quand la machine [Trump] vous poursuit, déclare White, on ne peut plus l’arrêter, il n’abandonne jamais. Il est l’homme le plus tenace que j’ai jamais connu.» Le président élu prend alors la parole pour annoncer un retour vers «un âge d’or de l’Amérique». Il ajoute qu’il va bientôt «fixer» le problème des frontières, sans dire comment. Stephen Miller, proche conseiller du futur président, déclare le même jour : Trump va «arrêter l’invasion des Etats-Unis une fois pour toutes».

On trouve là le cœur de l’idéologie trumpienne, d’inspiration française, il ne faut pas l’oublier, celle du «grand remplacement» promu par le romancier Renaud Camus, lui-même cité plus de 40