Menu
Libération
Série d'été

Etre grand-parent en 2025 : «L’aîné de mes petits-enfants dit avec fierté : “J’ai trois mamies”», par Béatrice Denaes

Article réservé aux abonnés
Cet été, «Libération» explore diverses facettes de la grand-parentalité (5/8). Savourant chaque instant passé avec Félix, Firmin et Youna, la journaliste a pris le temps de discuter de sa transidentité avec eux, ravie que leurs mots d’enfants soient plus doux et justes que ceux des adultes.
Béatrice Denaes et ses petits-enfants à Brec'h, dans le Morbihan, le 17 juillet 2025. (Fabrice Picard/Libération)
par Béatrice Denaes, journaliste, formatrice et co-présidente de Trans Santé France
publié le 7 août 2025 à 16h41

Comment penser le rôle de grand-parent aujourd’hui ? De l’archéologue Jean-Paul Demoule qui date à 7 000 ans les premières traces de ce lien à la journaliste Elisabeth Quin qui raconte comment devenir grand-mère l’a réconciliée avec son histoire familiale, en passant par l’écrivaine Fawzia Zouari en plein déni de grand-maternité ou le romancier Didier Daeninckx, grand-père de jumelles issues d’une PMA, en lutte contre l’homophobie. Sans oublier l’écrivain et chanteur de Zebda Magyd Cherfi qui est «papy ouf» par procuration et les psychanalystes Serge Hefez et Geneviève Delaisi de Parseval.

«Béatrice est père de deux enfants et grand-mère de trois petits-enfants.» Un ami a l’habitude de me présenter ainsi lors de conférences que nous donnons dans le monde professionnel autour des transidentités. Car je suis trans, née dans un corps de garçon, mais me ressentant fille dès l’âge de 5 ans. Et comme le dit avec fierté Félix, l’aîné de mes petits-enfants : «J’ai trois mamies.» Une situation qui ne le perturbe nullement, ni son frère, ni leur cousine.

Je suis une grand-mère comme les autres, tellement heureuse de ces moments partagés le temps de vacances scolaires et de ces câlins à l’heure du coucher. Une grand-mère comme les autres ? Oui, même si les deux plus grands, Félix, 10 ans et son frère Firmin, bientôt 7 ans, connaissent mon parcours de vie. «Mais, tu sais, cela ne change rien pour nous», m’ont-ils lancé quand je les ai interrogés – interviewés,