Jamais je n’ai voulu enseigner. Jamais je n’ai eu cette envie de former au libre arbitre ceux qui viendront à ma suite. Jamais je n’ai songé à accompagner la jeunesse sur les chemins escarpés de l’apprentissage, ni à faire évoluer des esprits débutants qu’il faut cesser de fantasmer exagérément malléables et parfaitement influençables. Jamais je n’ai eu envie de retourner à l’école pour monter sur une estrade mise plus bas que terre et pour faire crisser des craies sur un tableau noir débité à la hache par la numérisation des supports.
J’ai peur d’être resté cet éternel contestataire des savoirs institués que j’adorais remettre en cause à l’époque rêvée où la répartition des rôles était encore claire et où la subversion commençait juste à être tolérée. Jamais je n’ai voulu enseigner, mais je suis totalement admiratif de ceux qui s’y consacrent. Je sais l’importance de leur fonction de transmission d’un commun dénominateur quand les identités réclament leur pitance, quand les croyances imposent leur navrance et quand les individualismes cajolent le nombril de leurs intérêts particuliers.
Sous couvert de droit à la différence… ils sont tout aussi conservateurs
Je ne sais pas comment j’aurais réagi si j’avais été enseignant du second degré à l’heure de l’assassinat de Samuel Paty, puis de Domini