Responsable du master «métiers de l’éducation, de l’enseignement et de la formation» à l’université Paris-VIII, Fabien Truong tire de ses années dans l’enseignement secondaire en Seine-Saint-Denis la matière de son travail de sociologue (Jeunesses françaises. Bac + 5 made in banlieue, La Découverte, 2015). Selon lui, le rapport Pisa, révélé ce 5 décembre, se concentre trop sur le rang international des pays au détriment de la variable sociale. On y apprend pourtant qu’«en France, les élèves issus de milieux socio-économiques favorisés ont obtenu des résultats supérieurs de 113 points à ceux des élèves défavorisés en mathématiques». Et surtout qu’«il s’agit de l’un des plus importants écarts liés au milieu socio-économique» au monde. L’écart moyen, parmi les pays de l’OCDE, est de 93 points.
Comment analysez-vous les résultats du rapport Pisa et la place qu’il a pris dans le monde éducatif ?
Les sempiternels débats sur le niveau qui baisse sont ridicules, au sens où on parle d’un «niveau moyen». On prend Pisa pour le baromètre de la santé et de l’efficacité du système d’éducation, mais