Le président Macron avait mis les formes jeudi 28 septembre à l’Assemblée de Corse : parlant d’un ton grave et plus sobre qu’à l’accoutumée, il voulait sans doute effacer quelques mauvais souvenirs que les élus locaux gardaient de rencontres précédentes. En février 2018, 70 élus nationalistes avaient été fouillés sans ménagement avant la rencontre et avaient boycotté le déjeuner à la préfecture de Bastia. Le sommet de l’Etat semblait être la proie d’un blocage psychologique et ne pas pouvoir dépasser le moment tragique de l’assassinat du préfet Erignac. Il semblait dans l’incapacité de proposer une avancée politique.
C’est le soulèvement de la jeunesse corse en mars 2022 à l’occasion de l’assassinat d’Yvan Colonna dans la prison où il purgeait une longue peine pour l’assassinat du préfet (jamais reconnu par lui) qui a paradoxalement imposé le retour de la discussion, car cette effervescence spontanée et inorganisée, que les franges les plus radicales du nationalisme ont tentée, sans vrai succès, de récupé