Depuis trente ans, pour justifier les réformes successives des retraites, les discours officiels alarment sur la dégradation du rapport entre le nombre des personnes actives et des personnes retraitées. Ils expliquent qu’il faut travailler plus et, à nouveau, c’est le mot d’ordre actuel du gouvernement. Les seniors sont visés en premier lieu : François Bayrou, dans son discours du 15 avril sur l’état des finances publiques, a souligné leur plus faible taux d’emploi par rapport à nos voisins européens. Certes, mais quelles en sont les raisons ?
Elles sont liées notamment aux pratiques d’un management, spécifique à la France, qui continue d’écarter les salarié·es à partir de 55 ans. Ainsi, une proportion sensible des seniors ne sont plus en emploi avant de prendre leur retraite, ils sont au chômage, en inactivité, en maladie ou invalidité et vivent une situation de précarité. De très nombreuses personnes arrivent à 60 ans, ou même avant, usées par le travail et aspirent à une retraite bien méritée, avant que leur santé ne se dégrade trop. Cette situation acte l’échec de la