Quelle est cette cécité ? Beaucoup de pro-palestiniens n’ont tout simplement pas vu les atrocités infâmes commises par le Hamas le 7 octobre. Et s’ils les ont vues, ils se sont souvent dit que ce sont l’occupation et le verrouillage insensé de la bande de Gaza qui ont transformé les assaillants en bêtes fauves. En miroir, beaucoup de pro-israéliens ne voient tout simplement pas les images des enfants et des bébés sortis morts ou vivants des décombres du camp de réfugiés de Jabalia, le plus grand de Gaza. Et s’ils les voient, ils se disent que ces Palestiniens meurent par la faute des «animaux» qui les gouvernent et les utilisent comme boucliers humains – et non de Tsahal, «l’armée la plus morale du monde».
Et le compteur macabre continue de tourner, heure après heure, alimentant un engrenage mortifère inarrêtable qui menace de déboucher sur une guerre régionale – sinon mondiale. C’est ce qu’en anglais, on appelle a perfect storm, une «tempête parfaite» – qui nous menace tous.
Il serait futile de renvoyer ici dos à dos les massacreurs des deux bords. Il s’agit plutôt d’essayer de briser l’espèce de rideau de fer mental tombé sur les esprits, un rideau qui les empêche de voir, comprendre, compatir… Redevenir humains, en un mot. Le pari semble désespéré tant la