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TRIBUNE

Formation des enseignants hors des heures de cours : l’obsession ministérielle

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A la rentrée, Gabriel Attal annonçait que la formation des enseignants se déroulerait entièrement hors du temps scolaire. Loin d’être la plus efficace pour réduire les heures de cours perdues, cette mesure oublie que nos profs sont parmi les moins bien formés de l’OCDE, déplore le socialiste Yannick Trigance.
Dans un collège en 2022. (Aline Morcillo /Hans Lucas. AFP)
par Yannick Trigance, Conseiller régional Ile-de-France, secrétaire national PS école, collège, lycée
publié le 4 novembre 2023 à 12h36

Parmi les innombrables «priorités» du ministre de l’Education nationale Gabriel Attal, au point que tout sujet est qualifié de «priorité», la question de la formation des enseignants n’est pas en reste, notamment celle de la formation continue.

Sur ce sujet comme sur d’autres, le ministre avance sans états d’âme, annonçant tout de go «100 % de formation hors du temps face à face avec les élèves d’ici à septembre 2024» avec des formations en distanciel et présentiel sous forme de multiples modules «sécables» de une heure ou de deux heures le soir et le mercredi après-midi.

Le ministre justifie ce volontarisme en expliquant «qu’il convient de reconquérir les millions d’heures d’enseignement perdues» pour les élèves pendant lesquelles les enseignants sont en formation.

Cette assertion contribue à ternir plus encore l’image de nos enseignants à un moment où, plus que jamais sans doute, ils auraient besoin d’être soutenus et valorisés par leur ministre de tutelle.

Car la réalité des chiffres vient percuter la pertinence du propos ministériel : en 2021, chaque professeur n’a suivi en moyenne que deux jou