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Interview

François Saint-Pierre : «Aujourd’hui, les libertés sont considérées comme des désordres»

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Dans un climat de surenchère politique sécuritaire, l’avocat pénaliste dénonce à la fois les mesures liberticides et les discours qualifiant la France de dictature.
Dispositif policier lors de la manifestation du 1er mai à Paris. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 10 juin 2021 à 17h37

«En temps de paix, la République n’a jamais connu une telle restriction de libertés», déclarait Jean-Marie Burguburu, président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) en octobre dans le Monde. Pour lutter contre le risque terroriste et maîtriser la pandémie, le gouvernement multiplie les mesures, souvent retoquées par les juges pour leurs aspects liberticides : loi sécurité globale dont l’article 24 prévoyait de limiter la diffusion d’images des forces de l’ordre, loi Avia dont le Conseil Constitutionnel craignait qu’elle aboutisse à une «sur-censure» des contenus par les réseaux sociaux… Dans cette «ère des va-t’en guerre», l’avocat pénaliste François Saint-Pierre publie chez Odile Jacob Un pays qui voudrait rester libre. Il y dénonce une «surenchère liberticide» et pointe le risque d’une «accoutumance» aux mesures sécuritaires. Mais face à ces dérives, il insiste : l’Etat de droit n’est pas mort, car le juge, premier garant de nos droits fondamentaux, exerce encore son rôle de contre-pouvoir.

L’examen de la loi terrorisme a commencé le 1er juin à l’Assemblée national