Au moment où omicron menace d’inonder la planète, il paraît que la survie de l’espèce exige que je m’abstienne de m’étriller et de me bouchonner, en bête de somme qui s’admettrait enfin puante. L’angoisse climatique accélérerait le refus de s’asperger à grand jet, en une avarice salvatrice (1). Je vous l’annonce : le citoyen de demain sera «unwashed». S’il renonce à l’hygiénisme assassin, il sera lavé de tous soupçons et blanchi par la justice climato-sadique. A partir de là, le colibri de Pierre Rabhi ne transportera plus en son bec une goutte d’eau pour refroidir les pierres brûlantes. L’oisillon papillonnant ne sera plus pompier volant, ni Canadair microscopique. Il deviendra chameau abstinent et sale comme une teigne qui n’aurait jamais vu un peigne. Il ne crachera même plus sa chique comme un lama vindicatif, pour épargner ce bien commun que sont les liquidités ruisselant du robinet. Avantage collatéral, le refus écologiste de la pure perte des eaux lustrales permettra qu’on applaudisse, sans bruit, le retour des odeurs que, depuis longtemps, on tient en horreur.
Le confinement inaugural a permis à beaucoup de couper court aux soins corporels et autres politesses sanitaires d’usage. Pas encore en Odorama, les visioconférences ont autorisé à ne débarbouiller que les binettes. Déjà validée depuis des années, la barbiche masculine, risible ensauvagement de comédie, n’a fait que prospérer. Essayé et approuvé en intérieur, le «no bra» féminin n’est pas vraiment sorti d