Ça fait quelque temps déjà qu’on a dépassé l’image du jeu vidéo comme une activité réservée aux enfants. Aujourd’hui, tout le monde joue. Pas forcément au dernier jeu sur console, mais au moins sur smartphone, sur tablette ou sur l’ordinateur du boulot. Mais si c’est admis et accepté pour une grande partie de la population, il reste une catégorie où cette pratique est couramment perçue comme surprenante : les personnes âgées. Une perception particulière qui interroge l’image des jeux vidéo, mais aussi celle du temps libre et des loisirs durant la retraite. Nous en avons discuté avec la sociologue Gabrielle Lavenir, dont c’est le sujet de recherches.
Quand on pense aux personnes âgées et aux jeux vidéo, on s’imagine tout de suite des animations collectives où elles jouent au bowling sur la Wii dans un Ehpad. Comment s’est installée cette représentation ?
Au début des années 2000, le thème des vieux et des jeux vidéo est quasi inexistant dans les médias. Il s’installe ensuite petit à petit, systématiquement traité sous l’angle de la santé et des bienfaits du jeu vidéo. Le traitement classique relève de l’âgisme bienveillant : «Oh ! c’est trop mignon !» ou «Oh ! cette personne n’est vraiment pas comme les autres personnes âgées qui, elles, sont vraiment vieilles et décaties !». Ça a l’air sympa, mais en fait on la renvoie