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Gilets jaunes, émeutiers, même combat ?

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Mort de Nahel, tué par un tir policier à Nanterredossier
Deux études parues récemment soulignent les recoupements inattendus entre le mouvement de 2018 et les violences qui ont suivi la mort de Nahel Merzouk, en dépit de leurs différences manifestes. Ces deux révoltes ont pris corps dans des périphéries au bord de la rupture. Mais la gauche peine à leur offrir un débouché politique.
Suite aux violentes manifestations qui ont eu lieu ici à Mons-en-Barœul (Nord), le 29 juin 2023, en réponse au décès du jeune Nagel, tué par un tir policier à Nanterre. (Denis Charlet/AFP)
publié le 3 janvier 2024 à 17h15

Parties de Nanterre, les émeutes de l’été 2023 se sont rapidement propagées à des villes qu’on peine à situer sur la carte : elles ont pour nom Joigny, sous-préfecture de l’Yonne, Montargis, sous-préfecture du Loiret ou Mons-en-Barœul, dans la métropole lilloise. Des communes de moins de 15 000 habitants qui avaient déjà connu, il y a quatre ans, une forte mobilisation des gilets jaunes avant de voir défiler des cortèges fournis (rapporté à leur population) contre la réforme des retraites en début d’année. Gilets jaunes, émeutiers, même combat ? C’est l’hypothèse avancée par deux études parues récemment. L’une, intitulée «Analyse comparée et socio-territoriale des émeutes de 2023 en France», émane de Marco Oberti, professeur à Sciences-Po, et de Maela Guillaume Le Gall, étudiante en master, elle a été publiée en octobre sur le site de l’IEP. Réalisée pour la Fondation Jean-Jaurès, qui vient de produire une série d’analyses sur ces émeutes, «Fractures» est signée Thibault Lhonneur, conseiller municipal LFI à Vierzon, dans le Cher. Contributeur régulier du think tank socialiste, Lhonneur, 36 ans, a dirigé le journal Fakir et a produit deux documentaires de François Ruffin,