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Interview

Golshifteh Farahani et Mohammad Rasoulof : «Le mouvement Femme vie liberté a insufflé une audace au peuple iranien»

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Deux ans après la mort de Mahsa Amini, l’actrice et le cinéaste, exilés de leur pays d’origine, continuent de porter la critique du régime de Téhéran et rendent hommage à une jeunesse déterminée à vivre sa vie.
Golshifteh Farahani et Mohammad Rasoulof, à Paris, le 12 septembre 2024. (Stéphane Lavoué/Libération)
publié le 13 septembre 2024 à 20h15

Des jeunes filles qui brûlent leur voile en dansant autour d’un feu, des jeunes garçons qui font tomber les turbans des têtes des mollahs qui se promènent dans les rues, des écolières, étudiantes et étudiants qui font des doigts d’honneur aux photos des deux plus hautes figures du pays, le Président et le Guide suprême de la République islamique. Ce ne sont que quelques-unes des images de la contestation qui a secoué l’Iran il y a deux ans, à la suite de la mort de Jina Mahsa Amini, le 16 septembre 2022. Si les manifestants ont depuis longtemps quitté les rues sous les coups de la répression féroce – les arrestations arbitraires, les condamnations à mort et les exécutions ne faiblissent pas – la détermination des jeunes Iraniens à vivre selon leurs propres règles demeure. Au pays des paradoxes, les images de femmes dévoilées dans l’espace public, qui chantent ou dansent sur les réseaux sociaux, côtoient celles des arrestations musclées de la police des mœurs, les annonces de peines de prison, ou les drames du quotidien rendus possibles par un régime qui harcèle sa population, et en particulier les femmes. Cet été, la police a tiré sur la voiture d’Arezou Badri, qui avait été signalée pour une infraction au port du voile obligatoire. Touchée à la colonne vertébrale, la jeune femm