Plus de trois mois après l’attaque terroriste du Hamas en Israël le 7 octobre et la réplique israélienne dans la bande de Gaza, nombreux sont les établissements d’enseignement supérieur et de recherche où la guerre demeure un sujet inflammable suscitant parfois de vives tensions internes. «On est sur la corde raide», confesse Romain Huret, historien et président de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). «La guerre entre le Hamas et Israël est une mise à l’épreuve de la démocratie universitaire, poursuit le spécialiste des Etats-Unis. On constate une indignation très forte sur ce sujet, des prises de paroles très scandalisées, des appels à la censure, des accusations d’antisémitisme, de racisme ou de violence d’Etat.»
A l’EHESS, la montée des tensions fut telle ces derniers mois que la présidence de l’établissement a décidé d’organiser un cycle de débats sur la guerre au Proche-Orient, «à condition qu’il soit serein, en refr