Menu
Libération
Interview

Guillaume Martin : «Dans un peloton comme dans la société, on se retrouve souvent enfermé dans un rôle»

Article réservé aux abonnés
Le meilleur Français sur la Grande Boucle publie «la Société du peloton». Dans cet essai philosophique, le Normand de 28 ans s’inspire de sa riche expérience parmi les cyclistes pro. «Libé» en a profité pour causer théories anar, patriotisme ou encore caféine…
Le dernier livre du cycliste Guillaume Martin est une charge à peine voilée contre les manuels de management, auscultant le peloton tel un reflet grossissant de la société démocratique et capitaliste actuelle. (Audoin Desforges/Libération)
publié le 21 novembre 2021 à 11h17

«Je ne lis pas Critique de la raison pure pendant le Tour de France, c’est plus facile de regarder Netflix.» Guillaume Martin trouve en revanche le temps de se remuer les méninges lors de ses longues séances d’entraînement. A seulement 28 ans, le coureur cycliste sort son deuxième ouvrage, la Société du peloton, essai philosophique qui vient piocher, parfois un peu grossièrement, dans son expérience du sport de très haut niveau : le leader de l’équipe Cofidis est le meilleur Français sur la Grande Boucle depuis deux ans.

Titulaire d’un master de philo, celui que les médias ont surnommé «le vélosophe» se pose dans un hôtel parisien pour discuter de son ovni. Charge à peine voilée contre les manuels de management, l’ouvrage de Guillaume Martin ausculte le peloton tel un reflet grossissant de la société démocratique et capitaliste actuelle. Il explore les tensions entre les aspirations individuelles et celles du groupe, fustigeant l’injonction à l’altruisme véhiculée dans les grands discours sur l’«esprit sportif». Un petit livre qui ne révolutionne pas l’histoire de la pensée mais ouvre des pistes, invitant chacun à laisser s’exprimer son «égoïsme authentique».

Vous développez le concept de «resolidarisation». De quoi s’agit-il ?

Les relations humaines ne sont pas guidées par des règles mais sont toujours à expérimenter. C’est à chacun de trouver son moyen de se connecter aux autres, au tout. Ce bon sens, on l’a un peu oubli