Au lendemain de la première journée d’action «Bloquons tout», et alors qu’une autre journée de manifestations est prévue le 18 septembre, la possibilité d’un mouvement social au long cours pose la question de la capacité des militants à se réunir dans la durée.
La chercheuse en sciences politiques Hélène Balazard étudie les formes de l’engagement et du militantisme depuis plus de dix ans. Elle publie, avec le sociologue Simon Cottin-Marx, Burn-out militant. Comment s’engager sans se cramer (Payot), un manuel pour «mieux s’engager», en explorant les protocoles que mettent en place associations et collectifs pour prendre soin de leurs forces vives.
Et ce, alors que de plus en plus de personnes parmi les 20 millions de Français liés de près ou de loin à «des organisations d’utilité sociale» éprouvent une forme d’épuisement, entre répression par les forces de l’ordre, surdité du pouvoir et culpabilité de ne pas en faire assez.
Quel regard portez-vous sur la séquence de mobilisations qui s’est ouverte le 10 septembre ?
Le mouvement a été maintenu malgré la chute du gouvernement Bayrou et de son budget d’austérité. C’est le signe qu’avec la grande colère sociale vient le besoin de se retrouver, de faire ensemble le constat que le pouvoir n’écoute pas le peuple.
Bloquons tout se rapproche de mouvements organisés de manière horizontale comme Occupy aux Etats-Unis ou Nuit debout en France, sans syndicats ni partis, qui fonctionnent avec des assemblées