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Libération
Entretien

Huit ministres Manif pour tous dans le gouvernement Barnier : «Une forme d’homophobie d’en haut persiste»

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Dans le macronisme à la sauce Barnier, le fait de s’être opposé à l’égalité des droits pour les LGBT + n’est plus un frein, mais un atout pour accéder au sommet de l’Etat, observe l’essayiste Mickaël Tempête, auteur d’un récent essai sur l’histoire politique de l’homophobie.
En 2013, Bruno Retailleau, à l'époque sénateur UMP, prend la parole devant la foule de manifestants de la Manif pour tous, réunis devant le Sénat à Paris. (Karim Daher/Hans Lucas)
publié le 3 octobre 2024 à 6h45

La nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre avait déjà suscité des critiques. Les militants LGBT + des années 80 ont encore en travers de la gorge son vote contre la «dépénalisation» de l’homosexualité en 1981, c’est-à-dire contre la dernière loi qui discriminait les relations homosexuelles. Porté entre autres par la députée Gisèle Halimi et soutenu par le garde des Sceaux Robert Badinter, le texte sera adopté avec 327 voix pour issues des rangs socialistes et communistes, et 155 voix contre, issues de la droite et du centre.

C’est cette même droite qui s’est par la suite opposée à toutes les évolutions sociétales pour les LGBT + : le pacs en 1998, le mariage en 2013, la PMA en 2021. Parmi les membres du gouvernement Barnier, certains cochent toutes les cases, à l’instar du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a aussi voté contre l’interdiction des thérapies de conversion en 2022. Tout comme sa collègue Laurence Garnier, secrétaire d’Etat à la Consommation un temps pressentie à la Famille, qui était de toutes les manifestat