La soirée a été montée en à peine quelques jours, après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Autour d’une question qui décide de prendre au sérieux le racisme comme cause principale du possible raz-de-marée de l’extrême droite aux législatives : «Immigration : de quoi avons-nous peur ?». Tandis que sur France 2, «Envoyé Spécial» diffuse un reportage insoutenable dans lequel une habitante de Montargis, Divine Kinkela, est victime de provocations racistes de la part de ses voisins, le musée de l’immigration du Palais de la Porte Dorée (Paris) réunit au pied levé artistes, intellectuels et personnes engagées pour mettre des mots sur la situation. Et partager le désemparement du moment. Dans un message vidéo, la réalisatrice Alice Diop parle de son «incapacité épidermique», physique, à venir parler dans un moment si difficile : «J’ai peur de leur peur. […] Peur de notre incapacité collective à inventer quelque chose face à cette peur.»
«Je vais bien, je vais bien… en fait, ce n’est pas le cas», témoigne Aïssata Seck, directrice de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Elle raconte qu’au soir des résultats des européennes, sa fille de 18 ans lui a demandé «Pourquoi ils ne nous aiment pas ?», et lui