Images de réfugiés et d’enfants sur les routes de l’exode, de villes détruites, de soldats rieurs, de blessés dans des abris de fortune ou même de corps sans vie, ensanglantés. En Ukraine comme en Israël-Palestine, la guerre ne se déroule pas que sur le champ de bataille mais aussi dans l’espace visuel, sur les réseaux sociaux, dans la presse et les médias. Cette imagerie des conflits, qui émane de plus en plus des citoyens, au-delà des acteurs militaires et des journalistes, est-elle vraiment nouvelle ? Comment impacte-t-elle les formes de la guerre en retour ? Comment cartographier la circulation des images ? De la Grande Guerre aux gilets jaunes en passant par le terrorisme italien, c’est à ces questions que s’attelle ces jours-ci un colloque international organisé par l’Institut catholique de Paris (ICP), en partenariat avec le département des images du ministère des Armées, qui entend dresser un panorama du sujet.
«La mémoire trie et sélectionne selon notre histoire personnelle»
«En réalité, cela fait 150 ans qu’est née l’idée que nous sommes face à une surabondance d’images, depuis l’arrivée de la presse de masse. Et, en parallèle, a émergé le doute sur leur véracité et leur manipulation par différents procédés et la peur de l’ingérence étrangère», explique Bénédicte Chéron, maîtresse de conférences spécialiste des questions militaires et co-organisatrice du colloque, avec Michae