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TRIBUNE

Iran : répression des femmes dans la prison d’Evin, nous exigeons une enquête internationale indépendante

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Le 6 août, plusieurs prisonnières politiques dont la prix Nobel de la paix Narges Mohammadi ont été violemment battues par les forces de sécurité iraniennes. Une répression inédite dans ce lieu que dénonce un collectif international de militants des droits humains.
Le centre de détention d'Evin en Iran, en 2008. (Ehsan Iran /Wikipédia.)
par Un collectif de militant.e.s des droits humains
publié le 18 août 2024 à 17h00

Nous, militant·e·s des droits humains, engagé·e·s pour l’égalité entre les genres et le respect de l’Etat de droit, nous alarmons ces derniers jours du récit qui nous parvient depuis le quartier des femmes de la prison d’Evin. Arrêtées et arbitrairement détenues en raison de leurs seuls combats pour la liberté et les droits humains en Iran, de toutes les opinions, croyances et générations, les prisonnières politiques d’Evin seraient aujourd’hui environ soixante-dix. Nous tenons pour établies les violences qu’elles disent avoir subi le 6 août dernier par leurs geôliers et par les forces de sécurité ayant investi en nombre la prison des femmes le même jour. Nous les assurons du soutien de l’ensemble de nos organisations et des citoyens et militants qui s’y investissent chaque jour.

D’après nos informations, dûment vérifiées et corroborées par plusieurs médias indépendants, ce 6 août 2024, plusieurs prisonnières politiques ont été violement attaquées et battues par des gardes et des agents de sécurité tandis qu’elles protestaient contre l’exécution, en secret et à l’aube, de Reza Reza (Gholamreza) Rasaei, manifestant du mouvement «Femme, Vie, Liberté», en l’absence d’information préalable de sa famille et de son avocat et après avoir subi des actes de torture et des aveux forcés.

Cette répression inédite intervenait alors que les femmes s’étaient rassemblées dans la cour de la prison et faisaient pacifiquement usa