C’est ce qu’on appelle prendre une ministre au mot. Ce weekend dans le Journal du dimanche, Frédérique Vidal a confirmé sa volonté de lancer une enquête «au sens sociologique du terme» sur «l’islamo-gauchisme» à l’université. Or, il se trouve qu’une étude scientifique vient de paraître sur les occurrences du mot sur Twitter. Et le résultat ne devrait pas plaire à la ministre. Directeur de recherche au CNRS et directeur de l’Institut des systèmes complexes de Paris Ile-de-France, David Chavalarias a analysé, grâce aux techniques de la data science, plus de 230 millions de messages politiques émis entre le 1er Août 2017 et le 30 décembre 2020 sur Twitter. Intitulée «Islamo-gauchisme : le piège de l’Alt-right se referme sur la macronie», son enquête a été mise en ligne à disposition du public. Résultat : avant d’entrer dans le lexique gouvernemental, «l’islamo-gauchisme» a été massivement et quasi exclusivement porté par des comptes d’extrême droite. Frédérique Vidal, Gérald Darmanin et Jean-Michel Blanquer avant elle, lui ont donc donné ce petit coup de pouce médiatique qui lui faisait défaut pour atteindre le grand public.
Outil militant pour discréditer la gauche
Entendons-nous bien : cela ne signifie p