Peut-on survivre à son époque tout en lui restant absolument attaché ? Beaucoup de stars des années 80 ont voulu le prouver, tentant de surfer sur la vague de nostalgie qui remet aujourd’hui cette décennie au goût du jour. Un chanteur semble avoir vraiment réussi cette quadrature du cercle : Jean-Jacques Goldman. Star des années 80 durant lesquelles il dominait le tout jeune top 50, pur produit d’une industrie musicale en plein essor, il reste aujourd’hui personnalité préférée des Français d’un classement du JDD à l’autre, conserve de très honorables chiffres d’écoute sur les sites de streaming et fait régulièrement l’objet de reprises et de concerts hommage, comme la tournée «L’héritage Goldman», en cours. Et ce, en dépit de critiques musicales parfois acerbes, comme celles publiées par Libé à plusieurs reprises.
Quels que soient les jugements esthétiques portés sur ses tubes, le chanteur a ses fans inconditionnels, qui considèrent qu’en toutes circonstances, sa musique «est bonne», et «ne triche pas». L’historien Ivan Jablonka est de ceux-là. Après des livres sur le féminicide (Laëtitia ou la fin des hommes), Jean Genet (les Vé