Dimanche, toute l’Europe avait les yeux rivés sur l’Espagne où se déroulaient des élections législatives cruciales. Les sondages prévoyaient une majorité absolue pour la droite et l’extrême droite, qui auraient ainsi pu former un gouvernement de coalition. La gauche au pouvoir a finalement contenu l’assaut, et les prochains jours diront si, par le jeu des alliances avec les petits partis, le socialiste Pedro Sánchez pourra rester à la tête du gouvernement.
Collaborateur régulier des médias espagnols, l’écrivain Javier Cercas traque de livre en livre les fantômes de la dictature franquiste (1939-1977) dans les arcanes de la mémoire et de l’écriture : Anatomie d’un instant, l’Imposteur ou la trilogie Terra Alta (1) sont ses œuvres majeures. Pour le romancier, héritier de Borgès, la présence de l’extrême droite espagnole aux portes du pouvoir, même si les récents résultats éloignent cette menace, a moins à voir avec ce passé, qu’il faut continuer d’exhumer, qu’avec un national-populisme qui se répand partout en Europe. Libération l’a joint lundi matin à Barcelone, où il réside.
Peut-on dire que, comme en France, le c