Un corps sain pour une nation saine. Avec la fin des JO, le sport amateur s’attend à une hausse des demandes d’inscriptions dans les structures sportives. Un engouement qui suscite l’intérêt des politiques : depuis plus de vingt ans, la pratique sportive est activement promue par les pouvoirs publics, pour des raisons de santé publique comme d’insertion sociale pour les populations défavorisées. Que ce soit sur le long terme ou de manière ponctuelle, par exemple après des émeutes dans les quartiers populaires, les élus voient de nombreux intérêts dans la construction d’infrastructures sportives, explique Marina Honta, enseignante-chercheuse en sociologie à l’université de Bordeaux et spécialiste des politiques publiques du sport et de la santé.
Quand on parle de sport comme projet politique, l’imaginaire qui nous revient, c’est celui de l’Italie fasciste et de l’Allemagne nazie. Est-ce que le sport a une idéologie politique ?
Il y a eu effectivement ces entreprises d’instrumentalisation du sport et de redressement des corps à des fins identitaires et totalitaires. Ces figures sont heureusement datées, même si pendant les Jeux olympiques de Paris, la fonction identitaire du sport a été exaltée, au service d’un sentiment collectif et de fierté nationale, de manière très différente des régimes totalitaires, heureusement. Il y a toutefois d’autres formes d’instrumentalisation politique du sport et de sa pratique. Il y a des finalités sanitaires, bien sûr, et sociales. Les p