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Julia Cagé: «Que Bolloré puisse intervenir sur les manuels scolaires a de quoi susciter des craintes»

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Canal et Vivendi à l'ère Bollorédossier
L’économiste s’inquiète de la surconcentration dans les médias et l’édition, qui conduit à une surenchère droitière du débat public, et fait des propositions pour renforcer la régulation de ces secteurs. En jeu selon elle, la survie d’une pensée libre dans le système médiatique français.
Vincent Bolloré (au centre) lors de son audition devant la commission d’enquête du Sénat, relative à la concentration des médias en France, Paris, le 19 janvier 2022. (Albert Facelly/Libération)
publié le 5 février 2022 à 13h28

A deux mois de la présidentielle, Vincent Bolloré étend un peu plus son emprise sur le paysage médiatique et intellectuel français. Pendant ce temps-là, «tout le monde ferme sa gueule», alerte l’économiste et professeure à Sciences-Po Paris Julia Cagé dans un court essai, Pour une télé libre. Contre Bolloré (Seuil). Egalement présidente de l’association Un bout des médias et de la société des lecteurs du Monde, et membre à ce titre du pôle d’indépendance qui possède 25% du Monde libre, l’essayiste appelle à réagir face à l’«OPA» de quelques milliardaires sur la presse, la radio et la télévision, et l’ensemble du débat d’idées.

Après sa razzia dans les médias, Vincent Bolloré s’attaque au secteur de l’édition.

L’offensive de Bolloré, par l’intermédiaire de Vivendi et de sa filiale Editis, sur Hachette (Grasset, Stock, Fayard…) est d’une certaine manière encore plus inquiétante que sa reprise en main du groupe Canal+ et d’Europe 1. Dans le cas où son projet d’offre pu