Elle a beau prendre peu de place dans les débats des élections européennes, l’écologie s’est quand même fait une petite place dans les programmes des candidats de gauche. Parmi leurs propositions, une idée revient souvent : «la planification écologique». Morceaux choisis : il faut «faire la planification écologique européenne», dit la LFI Manon Aubry, quand l’écologiste Marie Toussaint propose de «piloter les investissements européens nécessaires à l’objectif européen de neutralité carbone d’ici à 2050». Le socialiste Raphaël Glucksmann, lui, promet de «créer une agence de la planification écologique européenne».
L’idée de planification de l’économie n’est pas nouvelle (lire ci-contre), mais elle a longtemps valu pour les périodes de guerre et de reconstruction, aux grandes heures du gaullisme pour ce qui concerne la France. En faire un outil de lutte contre la crise écologique nécessite quelques ajustements, étudiés par l‘économiste Cédric Durand et le sociologue Razmig Keucheyan dans leur livre Comment bifurquer. Les principes de la planification écologique («Zones», La Découverte). Les deux marxistes se gardent bien de juger des programmes des candidats, se contentant d’espérer la constitution d’un «bloc social écologique» en France et en Europe pour agir à la hauteur des crises écologiques, là où les «Gr