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Récit

La chute de Francesca Gino, star de Harvard accusée de bidonner ses recherches sur «l’honnêteté»

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Figure influente publiée dans les plus grandes revues scientifiques, la professeure italienne de sciences comportementales vient d’être licenciée par l’université américaine après de lourds soupçons de fraude, dont elle se défend auprès de «Libération».
Avant sa descente aux enfers, Francesca Gino voyait ses travaux publiés dans les plus grandes revues scientifiques. (Photomontage Libération)
publié le 29 juin 2025 à 11h11

Un comble. Une professeure spécialiste de «l’honnêteté et des comportements éthiques» accusée de fraude académique. Francesca Gino était un de ces brillants esprits comme l’université américaine Harvard sait en produire : star mondiale des sciences comportementales, autrice d’essais grand public, conférencière TedX, coach en entreprise aux prestigieux clients, de Google à Ferrari en passant par l’US Navy. Voilà vingt ans que cette universitaire prodigue des conseils pour «cultiver son authenticité» et améliorer son «leadership».

Si certains de ses préceptes frôlent dangereusement la frontière du bullshit («Compter jusqu’à 10 avant de décider quoi manger peut inciter à choisir des aliments plus sains»), l’Italienne de 47 ans pouvait se vanter jusque-là de publier dans les plus grandes revues scientifiques, de voir ses travaux repris dans les pages du New York Times ou de The Economist, ou encore de figurer parmi les 50 penseurs du management les plus influents selon le classement Thinkers50, comme le rappelle son site internet au design léché.

C’est par l’intermédiaire d’une consœur française que le grain de sable est venu enrayer la machine de cette businesswoman à succès. En 2020, Zoé Ziani, alors doctorante, s’intéresse aux «comportements de réseautage» en milieu professionnel. Dans ce domaine, il existe une contribution incontournable dans la littérature scientifique. L’article est cosigné par Francesca Gino et porte sur l’inconfort