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Chronique Ré/jouissances

La complainte du barbecue qui sent le roussi

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Chronique «Ré/Jouissances»dossier
Plaidoyer pro domo du grilleur grillé, accusé par la députée Sandrine Rousseau d’être macho et anti-écolo.
La députée EE-LV Sandrine Rousseau fait réagir en déclarant, lors des universités d'été à Grenoble le 27 août, que faire cuire un steak est encore perçu comme un symbole de virilité. (Maxime Gruss/Hans Lucas)
publié le 6 septembre 2022 à 4h33

Si ça continue ainsi, je vais devoir numéroter mes abattis. Déjà la récente canicule a limité mon usage. Ça flambait tant alentour qu’il était inutile d’en rajouter. Activiste de plein air, j’espère d’ordinaire que viennent les beaux jours pour qu’on me dépoussière. Cet été, j’en étais réduit à souhaiter qu’il pleuve comme vache qui pisse afin qu’on puisse enfin s’en griller une.

Mais j’ai eu l’impression de décrocher le pompon quand Sandrine Rousseau s’est occupée de mon cas. L’écoféministe m’a dépeint en instrument viriliste du réchauffement climatique, calamité évidemment due aux méchants mâles. Elle a fait de moi le diable fourcheur de la pureté végane, sainteté strictement réservée aux gentes dames. A l’entendre, c’est tout juste si je n’aggravais pas la destruction de notre bonne mère Nature à l’égal de mes frères en désolation, les jets privés des grands patrons. Malgré son attaque en piqué, je vais éviter de réduire en cendres la députée Nupes, n’étant pas du genre