Parfois, certains espaces ne nous apparaissent que lorsqu’ils sont comblés. Ainsi de celui que s’apprête à occuper la Déferlante, revue trimestrielle indépendante consacrée aux «révolutions féministes». Le premier numéro, «Naître», mûrit depuis deux ans dans la tête des journalistes Marie Barbier, Emmanuelle Josse, Lucie Geffroy et Marion Pillas. «L’idée de la Déferlante est vraiment née du constat que ce positionnement éditorial n’existait pas», explique Marie Barbier. Par ailleurs, «ce sont majoritairement des hommes qui occupent les ours et les couvertures. Nous revendiquons nous un média créé et dirigé par des femmes». Objectif : bâtir un espace de débat entre les différents courants féministes et cartographier les luttes françaises et internationales.
Appuyées par un solide comité éditorial composé de chercheuses, de militantes et de journalistes, les quatre cofondatrices puisent leur force dans ce collectif, avec l’exigence de multiplier les regards. Une pluralité essentielle selon Bibia Pavard, historienne et membre du comité éditorial : «A chaque mobilisation féministe, il est nécessaire de créer des espaces de prise de parole. Ils permettent une circulation des savoirs et leur diffusion dans la société.»
Dans le numéro inaugural, au fil des pages au graphisme lumineux et soigné, les lecteurs et les lectrices trouveront un grand reportage sur les Chiliennes de Las Tesis, un entretien croisé entre Céline Sciamma et Annie Ernaux,