Il faut rendre grâce à Emmanuel Macron : en annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale et en bouleversant de façon inattendue le calendrier électoral, il a précipité une repolitisation expresse des citoyens. Ils et elles se sont en effet saisis de ce scrutin législatif pour reprendre, momentanément peut-être, la place décisive qu’ils doivent occuper dans le dispositif de la démocratie représentative. Le tableau de la France en sort un peu éclairci. Le vote a d’abord ramené à ses justes proportions (déjà alarmantes) l’étendue du prétendu désir d’autoritarisme, de suprémacisme, de nostalgie et de rejet de l’urgence climatique qui aurait acquis les citoyens à l’extrême droite.
Il a fait renaître, à gauche, un espoir qui semblait enseveli pour de longues décennies : celui de la voir gouverner pour changer, si peu que ce soit, la qualité de la vie des gens et celle des plus défavorisés. Et, toutes proportions gardées, il a rassuré celles et ceux qui, dans le camp des «centristes» et de la droite, pensaient que les «raisonnables» avaient définitivement perdu la main.
Au terme du suspense, l’élection a fait émerger trois blocs de force à peu près égale dont tout laisse à penser qu’ils n’accepteront jamais de s’associer (en totalité ou par fractions) ou de se sacrifier afin de «servir les intérêts supérieurs