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L’afroféminisme américain, un terreau toujours fertile au Crédac

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A Ivry-sur-Seine, une exposition du Centre d’art contemporain fait dialoguer l’héritage des écrivaines et militantes Audre Lorde, Toni Morrison et Angela Davis avec des artistes et des collégiens.
«Herbier Résistant Rosa Luxembourg» par Paula Valero Comín. (Paula Valero Comín)
publié le 24 novembre 2024 à 12h08
(mis à jour le 27 novembre 2024 à 15h46)

Tout le monde ne le sait pas, mais quelques semaines après qu’Angela Davis soit sortie de prison, en 1972, Toni Morrison lui a rendu visite en Californie. L’autrice de l’Œil le plus bleu incite alors son amie, la militante des Black Panthers, à écrire son autobiographie. Et lorsque sort en 1973 le deuxième roman de Toni Morrison, Sula, c’est la poétesse Audre Lorde qui lui adresse une lettre de remerciements. C’est aux liens intellectuels, d’amitié ou de simple estime unissant ces figures que s’intéresse une exposition du Centre d’art contemporain d’Ivry-sur-Seine (le Crédac).

L’une des commissaires, Elvan Zabunyan, s’est immergée dans les archives des correspondances des trois afroféministes. Aux échanges entre elles, mais aussi avec leurs éditeurs, leurs admirateurs (même minots, dans le cas d’Angela Davis), leurs amies, leurs mères. Décaler le regard de leurs œuvres permet, pour la spécialiste, qui vient de publier Réunir les bouts du monde. Art, histoire, esclavage en mémoire (éditions B42, octobre 2024) et avait écrit en 2004 un essai qui a