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Chronique

L’Amérique sous haut potentiel fasciste, par Johann Chapoutot

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L’histoire des Etats-Unis, perçue comme la réalisation d’une promesse d’abondance et de liberté, masque une autre réalité insoutenable, fondée sur la violence et la guerre. Hier, comme aujourd’hui.
En 2022, lors d'un rassemblement Save America, à Warren (Michigan). (Emily Elconin/Getty Images. AFP)
publié le 13 novembre 2024 à 15h41

Au printemps et à l’été 2017, des manifestations d’extrême droite ont frappé Charlottesville, non loin de Washington. Des groupes comme le Ku Klux Klan et le National Socialist Movement voulaient y défendre la statue de Robert Lee et la mémoire du Sud esclavagiste. La nuit du 11 août, une marche aux flambeaux scandait, sur le campus de l’Université, «Jews Will Not Replace Us» («les Juifs ne vont pas nous remplacer») et «Blood and Soil», le «sang et le sol» nazi. Le lendemain, des rangs de ces hommes, constellés de drapeaux du IIIe Reich, une voiture a surgi pour écraser les contre-manifestants, blessant 35 personnes et tuant une femme, Heather Heyer.

Au volant, un homme de 20 ans, admirateur de la «Atomwaffen Division (sic)», groupe terroriste nazi présent sur les lieux. Donald Trump, le président de l’époque, a réagi trois jours plus tard en mentionnant «des gens très bien, des deux côtés», comme si l’on pouvait poser une quelconque équivalence entre des meurtriers et des manifestants anti-racistes. Donald Trump confirmait les craintes du jeune J. D. Vance q