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A la fin du XIXe siècle, elles refusaient le mariage et la maternité, voulaient vivre leur sexualité, éprouver leur liberté. Amazones ou petites sœurs de Sappho, Baudelaire voyaient en elles «la modernité». Plus tard, ce fut Virginia Woolf, Simone de Beauvoir, Monique Wittig qui font entendre leurs voix contre ces discours qui enferment et pathologisent la demande d’émancipation des femmes (hystérie, dépression, perversion).
Entre mauvaise mère et putain, trois champs sont particulièrement visés : la maternité, la féminité, la sexualité. Ces femmes indociles, célèbres ou invisibilisées sont réduites, dans le quotidien de leur vie, au silence ou à la folie.
Dans son essai, les Héroïnes de la modernité : mauvaises filles et psychanalyse matérialiste (éditions la Découverte), la psychanalyste Laurie Laufer part de ces «mauvaises filles» pour montrer combien leur audace et leur force bousculent les hiérarchies, les pouvoirs, les inégalités. Des figures libres qui résonnent avec sa propre pratique psychanalytique. Professeure à l’université Paris-Cité, Laurie Laufer est l’une des voix du renouveau de la prat