Inutile de jouer les experts en numérologie pour affirmer que deux dates ont bousculé le nouveau siècle et restructuré les priorités de l’Occident en incisant ses lignes de vie devenues autant de lignes de faille. Le 11 septembre et le 13 novembre sont deux moments charnières, dont le souvenir revient ces jours-ci raviver les douleurs et fouetter les peurs.
2001 comme 2015 ont tourneboulé les esprits et sadisé les cœurs des peuplades du nord. Celles-ci pensaient avoir mis durablement le tragique au frigo, consigné les croyances rances dans la sphère privée et démontré la supériorité du capitalisme libéral, plus ou moins social. Le double «1» qui compose le «11» est le fantôme des tours jumelles qui dressaient leur orgueil au centre de la mégalopole du commerce généralisé. Deux avions kamikazes les ont fauchées comme les blés, renversées comme des quilles, couchées pour l’exemple. Ces oiseaux de malheur, aux réacteurs ultra-réactionnaires, affirmaient par le crime idéologique la priorité du religieux sur le divertissement infidèle et la préséance de la communauté agenouillée sur l’individualité mécréante.
Le «3» du «13» se gonfle lui de douces protubérances qui sont celles du ballon rond, du vin en carafon et des seins au balcon. Les automnes indiens aiment les mettre en terrasse quand les hommes et les femmes s’attendrissent, tous désirs dévoilés, toutes félicités bues. Mais ce vendredi-là, il y eut ces kalachnikovs islamistes, pointées comme des «1» abaissés, tuant les uns et