L’image résume à peu près la situation : une petite pelleteuse, épaulée d’une douzaine de remorqueurs, a réussi à déplacer l’immense Ever Given, le porte-conteneurs échoué au milieu du canal de Suez. Le navire, qui a bloqué pendant une semaine cette voie maritime majeure par laquelle transite près de 10 % du commerce maritime international, a créé un embouteillage monstre de près de 400 navires, visible depuis l’espace. Si la situation peut sembler cocasse, elle a déjà des conséquences sur l’économie de la planète : des semi-conducteurs qui n’ont pas été livrés à destination ont contraint des équipementiers à mettre leur usine à l’arrêt et la Syrie a rationné le carburant, face au retard de livraison d’une cargaison de pétrole, alors que le cours de l’or noir a augmenté de 6 % dans la journée du 24 mars.
On pouvait pourtant avoir l’impression que le commerce mondial était une machine suffisamment bien huilée pour qu’un grain de sable (accordons que celui-ci pesait près de 220 000 tonnes et était long de près de 400 mètres) ne puisse la g