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Décryptage

Le consentement, cet obscur objet du désir

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Violences sexuellesdossier
Le consentement sexuel est-il un piège législatif pour les victimes ? Selon la philosophe espagnole Clara Serra, inscrire cette notion dans la définition pénale du viol ne ferait qu’exercer plus de contrôle sur le désir des femmes, qui seraient alors forcées de toujours dire et savoir ce qu’elles veulent ou non.
Lors de la manifestation de soutien à toutes les victimes de viols et à Gisèle Pelicot, à Paris, le 14 septembre 2024. . (Aline Deschamps/Libération)
publié le 13 février 2025 à 16h19

Il flotte dans les esprits, les discussions de comptoir ou dans les cours d’assises, mais n’est pas (encore) inscrit dans la loi française. Dans la foulée du procès Mazan qui l’a remis en lumière, faut-il inscrire «le consentement» dans la définition pénale du viol ? Le débat, clivant même dans le champ féministe, semble prendre une nouvelle tournure depuis qu’une part croissante d’intellectuelles et de militantes se rattachent à la réponse négative à cette question. Si la philosophe Manon Garcia a été l’une des premières à prononcer haut et fort, dans le Monde en décembre 2023, sa réticence face à une mesure qu’on pourrait, a priori, considérer comme un progrès, elle n’est plus la seule.

Fin janvier, dans la foulée d’un rapport parlementaire porté par deux députées EE-LV et Renaissance et prônant l’ajout du «non-consentement» dans la définition pénale du viol, l’association Osez le féminisme ! elle-même s’est fendue d’un communiqué dénonçant un «piège pour les victimes» et appelant à la pleine application de la loi actuelle plutôt qu’à sa modification, loi que le collectif juge suffisante pour encadrer un