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Entretien

Gabriel Zucman, économiste : «Le coût politique de voter contre un impôt minimum sur les très grandes fortunes est devenu trop élevé»

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Gouvernement Bayroudossier
Alors que les députés ont adopté l’impôt minimal sur le patrimoine des milliardaires, l’inspirateur de cette mesure se montre optimiste quant à son passage au Sénat et qualifie de «tartufferie fiscale» le dispositif anti-optimisation imaginé par le gouvernement.
Gabriel Zucman, à Paris, en 2024. (Rémy Artiges/Libération)
publié le 21 février 2025 à 19h21

Une étape de franchie. Jeudi soir, les députés ont largement voté, à 116 voix, contre 39, la proposition de loi des Ecologistes visant à instaurer un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des ultra-riches. Ce dispositif concernerait, selon les rapportrices Clémentine Autain et Eva Sas, 1 800 personnes (0,01 % des contribuables) et rapporterait de 15 à 25 milliards d’euros. Il est directement inspiré des travaux de l’économiste français Gabriel Zucman, qui a participé l’an dernier aux réflexions du G20 sur impôt minimal mondial. Et doit rencontrer la semaine prochaine à Bercy les deux ministres Eric Lombard et Amélie de Montchalin. Ce spécialiste de l’interaction entre politique fiscale et inégalités, professeur à l’université de Berkeley en Californie et à l’Ecole d’économie de Paris revient pour Libération sur la portée de l’adoption de ce texte à l’Assemblée nationale.

Comment qualifiez-vous le vote de jeudi à l’Assemblée nationale ?

C’est une victoire historique. C’est la première fois qu’une loi de cette nature, qui vise à instaurer un taux minimum d’imposition sur les personnes ayant