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Le drame socialiste : mais où sont passées les idées ? par Serge July

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Héritiers d’un parti qui n’a dû cesser de se renouveler, les roses peinent aujourd’hui à faire émerger des propositions neuves, priorisant inlassablement la désignation de leur candidat ou candidate à la présidentielle.
Après la défaite de Lionel Jospin à la présidentielle en 2002, le PS doit se réinventer. Comme ce fut le cas avec Jaurès, avec Blum, puis avec Mitterrand, au risque de disparaître à nouveau. (Albert Facelly/Libération)
publié le 9 juin 2025 à 17h13

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Les origines de mouvement socialiste sont apparues en France après 1830. Ce retard sur les autres grands pays du continent serait dû à une industrialisation tardive. Les pays du nord de l’Europe vont développer des partis de masse et un modèle social-démocrate lié en général au mouvement syndical. Si le parti socialiste français a fêté en 2005 son centième anniversaire, c’est parce que la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) avait vu le jour en 1905 à partir de la réunion-fusion de plusieurs courants socialistes, alliant ouvriéristes et réformistes, dont ceux de Jules Guesde et Jean Jaurès.

A partir de 1920 et la scission du congrès de Tours, la SFIO doit rivaliser avec un parti communiste concurrentiel, dont la naissance est consécutive à la révolution d’Octobre en Russie. Il faudra attendre 1936 pour que les socialistes et les communistes défilent ensemble. Face aux fascismes naissants, l’Internationale communiste, depuis Moscou, avait eu dans les années 20 la pire des stratégies : «classe contre classe», les socialistes étaient tous traités de sociaux traîtres.

Elle change de stratégie lors de son septième congrès de 1935 et défend désormais l’union de la gauche, avec les socialistes, les communistes et des radicaux dans une alliance qui s’app