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SOS Démocratie

«Le droit de vote aux étrangers à toutes les élections» : la proposition de Raphaël Kempf, avocat

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Les étrangers, qui vivent de manière permanente, travaillent et paient leurs impôts en France, devraient pouvoir se prononcer sur la politique de leur pays d’adoption. Une mesure qui réduirait le poids des idées xénophobes.
L'avocat Raphaël Kempf, à Paris, le 12 février 2024. (Bruno Coutier/AFP)
par Raphaël Kempf, avocat
publié le 18 novembre 2024 à 16h58

Un gouvernement non représentatif, un président ignorant les voix des citoyens qu’il consulte sur fond de hausse des inégalités et de crise climatique… Nos institutions ne sont plus en mesure de refléter les aspirations et les colères des Français. Dix-huit personnalités du monde syndical, associatif, universitaire, des essayistes et des militants nous livrent leurs pistes pour «déverticaliser» le pouvoir. Et restaurer l’envie de démocratie. Toutes les contributions sont à retrouver dans notre dossier spécial.

Comme juriste, comme avocat, l’un des premiers principes de la démocratie qui me tient à cœur, c’est l’idée selon laquelle celles et ceux qui sont soumis à l’objet de loi puissent avoir leur mot à dire sur sa formulation. Un citoyen français peut, à travers son vote, dire ce qu’il pense des lois qui sont votées en vertu desquelles il sera peut-être un jour jugé. Mais dans notre société actuelle, un grand nombre de personnes étrangères ne participent pas à la formulation des lois auxquelles elles sont pourtant soumises sur le territoire français. La promesse démocratique est viciée, puisqu’elle n’est pas tenue à l’endroit d’un grand nombre de personnes qui vivent, travaillent, paient des impôts en France, tout en faisant l’objet des lois votées par la majorité. Pour sortir de ce que je considère comme un déficit démocratique majeur, je considère qu’il faut donner le