Si j’ai bien compris, en cette période de cadeaux, on n’y retrouve pas les siens. Par exemple, est-ce que le gouvernement Bayrou est un cadeau pour la France ou, au contraire, va-t-il ne pas nous en faire ? Est-ce qu’un inconvénient du dégagisme, fût-il parlementaire, est qu’on n’a pas le temps de s’attacher aux ministres que déjà un coup de pied s’attaque à une partie grassouillette de leur anatomie ? On a l’impression que ce n’est plus la peine d’apprendre leurs noms. «Et Untel, il est ministre de quoi, cette semaine ?» A la fois, ça permet de réaliser des choses qu’on pensait irréalisables. Gérald Darmanin a fait l’objet de diverses plaintes mais il a fallu attendre qu’il soit nommé ministre de la Justice pour qu’il mette enfin les pieds en prison — une simple visite, mais c’est un début.
Il paraît qu’Emmanuel Macron a freiné l’entrée de ministres pro-Attal au gouvernement avec une élégance et une finesse stratégique qui font de la Macron’s touch l’inverse de la doctrine Trump : «Make Macronism Small Again». La grandeur ne semble pas être l’ambition de notre président qui a en outre dû céder à François Bayrou. Si l’honneur consiste à n’avoir aucun allié ni aucun ami, ce n’est pas par hasard qu’Emmanuel Macron est le Grand Maître de sa Légion, et ce serait être de mauvaise foi que réclamer sa destitution de l’Ordre, à l’égal de Gérard Depardieu ou de Nicolas Sarkozy, sous prétexte qu’il en serait indigne. Indigne, lui ? Alors qu’il se trouve dans la pire situation où aucun