C’est peu dire que la décision d’augmenter le prix d’entrée au musée du Louvre de 17 euros à 22 euros a suscité l’incompréhension. Alors que la National Gallery à Londres est gratuite pour ses collections permanentes, et que la National Gallery de Washington DC est entièrement gratuite (y compris pour ses expositions temporaires), comment expliquer qu’un musée national particulièrement bien doté par l’Etat et bénéficiant d’importantes ressources propres s’éloigne de sa mission éducative et de démocratisation de l’accès à l’art ?
Pour le comprendre, il faut accepter le constat, établi par la recherche en sciences de gestion et du management, qu’une organisation à but non lucratif doit être pilotée stratégiquement à partir d’une définition de sa mission, ce qui revient à dire qu’elle doit expliciter sa raison d’être. Dans le cas du Louvre, à la différence de ses homologues étrangers, on en cherchera en vain une définition précise, au-delà des généralités qui caractérisent l’ensemble des institutions muséales de notre pays.
Dès lors, il n’est guère surprenant que les personnels de l’établissement soient sans cesse ballottés entre les exigences contradictoires des tutelles – à l’instar des principales institutions culturelles de notre pays – provoquant malaise, démotivation et perte de sens chez les salariés de ces grand